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  • : alceste , pensées d'un médecin atypique
  • : textes et reflexions d'un médecin sur l'ethique la philosophie , les grandes sagesses et notre société , tous cela en le rapportant à une quotidienneté teintée de l'approche d'une profession particulière
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 ma vie a été un peu chaotique 
 je suis un chercheur de vie , voici mes réflexions mes textes
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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 23:34
 

C'est noêl !

 

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En traversant la place de la mairie , où les forains ont installé leurs manèges et autres attractions , les effluves des friandises bon marché qu'ils vendent , tels la madeleine de Proust , ont rappellé à ma mémoire les noêl d'antant , ceux de ma petite enfance .

Au même moment je croisais ce couple pathétique de l'enfant qui pleurait parce qu'il voulait un autre tour de manège et de sa mère qui lui « criait dessus » .

Toutes ces images tendrement ou douloureusement enfouies dans les strates anciennes de ma mémoire remontèrent alors à la surface .

La mémoire est très cinématographique : elle projette sur l'ecran de notre conscience , pour paraphraser Nougaro , ces « rush » que la vie a jeté .

Il y a eu de ces noêls si parfait pour un coeur d'enfant , religieusement élaborés par les officiants parentaux , qui voyaient ce long cérémonial tendre vers une joviale eucharistie . Cela commençait par l'ouvrage culinaire maternel si bien rôdé , qui emplissait la maison de ces parfum de mets rotis ,ne laissant aucun espoir de surprise quant au menu scrupleusement répété année après année tel une évangile roborative .

Nous , mon frère et moi participions à la fête annoncée en chantant la messe ; allant jusqu'à rédiger d'une main maladroite au crayon de couleur « bagnol et fargeon » les fameux menus du réveillon , « festin de roi » comme disait mon frère .

Invariablement mon père rappelait « l'orange de jean geheno », à nos jeunes oreilles impatientes .

Nous nous quittions bien vite pour une nuit agitée ,chacun révant à ce qui ne devait pas être une surprise .

Le matin , les froids relents des agappes , se mêlait au parfum délicat du sapin et comme des millions d'enfant nos yeux exorbités de bonheur découvrait ces paquets multicolores en équilibre instable sur les charentaises familiales .

Il y eu ensuite ces noêls pathétiques où chacun tentait déséspérement de maintenir à flot « l'arche de noêl » qui devait nous emmener tous vers cette improbable terre émergée des romans familiaux .

Cela commençait pareillement par les effluves cuisinières qui espéraient stimuler la joie de retrouver ces simples et parcimonieuses denrées que seule la fête de la nativité autorisait . Mais le monde et nous même avions changé, la vie etait passée par là et ces plat naifs avaient un goût de cendre ; ainsi c'est avec létargie que nous nous levions pour découvrir l'impossible surprise que cachait les papiers rouges et or que nous avions nous même disposé le soir ,après ce repas dont chacun ressentait le fragile oeucuménisme .

Et puis il y eu d'autres noêl en lambeau , déchirés aux quatres coins de la france , des noêls sans famille .

Il y eu mes premiers noêl de médecin , où l'on réalise ce que cette fête a de cruel .

Et encore des noêls absurbes ;

enfin , une autre chance de revivre des noêls enfantins que la vie m'a offerte avec Maria .

C'est moi aujourd'hui contre toute attente qui habille le sapin , décort la maison et prépare le repas du reveillon ; c'est moi le sinistre et cynique misantrope qui menace mes filles des sanctions « santaclausiennes » parce que leur chambre est dans un désordre bien naturel .

Je regarde le ciel espérant la neige pour que mes petite terreurs cherchent les traces du traineau .

Voilà c'est finalement l'esprit de noêl !

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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 23:40
 




Qui n'a pas ,enfoui dans sa mémoire ,de ces terreurs enfantines , comme ces deux marches d'un escalier dont on ne voit pas les suivantes , gardiennes d'infernales profondeurs , que l'interrupteur défectueux nous promettait en expirant , pendant que la voix paternelle injonctive attendait la remontée de la carafe de cidre depuis la tellurique réserve ?

N'avez vous point , tremblant ,entrebâillé la porte de ce grenier sombre et poussiéreux ,habité par une chouette satanique ?

Que dire de ce cabinet secret d'une maison ancestrale , seulement habité d'un fantôme ô combien familier , sans lumière électrique, pour dissiper les ombres tristes de ceux qui errent encore là où ils vécurent ?

Il y a aussi les vielles folles du fond des villages de nos temps enfantins , les ermites terribles de la dernière maison du village , les « cheminots » prompt à dégainer une lame corse , et puis encore ces bêtes lucifériennes qui errent dans les sous bois rustres de mon enfance quand on ne débroussaillait pas pour prévenir les incendies .

Dans mon enfance à moi, semi campagnarde, semi citadine , il y avait encore tout un monde de peur de légendes ,de merveilleux aussi , qui donnait à ma petite vie cette épaisseur que nos génération matérialistes et mercantiles ne sauraient imaginer ailleurs que dans un film de Wall Disney .

Les anecdotes remontent à la mémoire , dans leur naïve acceptation , témoignage d'une société encore à dimension humaine .

Notre monde d'enfant à la Jacques Tati avait encore à ses confins des terra ingognita òu des explorateurs tintinophiles à casque colonial s'aventuraient pour nous rapporter au cours de seances cinématographiques conférencières des visions simplistes et « moralifères » de peuples et de continent encore inaccessibles par la distance que les charter ne franchissaient pas encore ,distance rassurante et protectrices des cannibales , des fauves , et autres reducteurs de tête .

Et puis il y avait la guerre encore bien présente sur d'autres continents asiatiques qui nous faisait fuir le journal télévisé , car la nôtre n'etait pas si loin pour que nos parents nous y entrainent à chaque vacance pedagogique ou à chaque dominicale mais neanmoins instructive promenade ,en voiture « aronde » sortie du garage, pour l'occasion .

Tout pétri d'une laique et anticléricale éducation je n'en avais pas moins les mêmes superstitions que mes compagnons de jeux , et pour rien au monde je ne me serais amusé à de ces jeux blasphématoires en ces lieux saint que l'on m'interdisait au nom d'un catéchisme tout aussi sectaire que l'autre

Il y avait des ces terreurs sacrées mais aussi de ces quotidiennes terreurs de la petite enfance ; il me revient cet épisode marqué à jamais dans ma mémoire pourtant de juste quelques années .Dans cette douce et campagnarde petite enfance , un jour un artisan est venu réparer la chaudière de l'école qui du reste se trouvait sous le preau dans un sombre et suspect local où je n'aurais jamais eut l'idée de mettre les pieds ; pas d'école maternelle pour moi, aussi pendant que mes parents enseignaient :j'errais dans l'école paternelle furetant et curieux de tout . Je m'approchais de ce geant à « clef de 12 » .lequel amusé ,me demanda si je voulais lui donner un « coup de main » ? Je m'enfuit alors sous le coup d'une peur panique à l'idée de ce que je supputais que l'on voulut me faire faire !!

Ce petit monde de l'enfance , nullement démystifié comme celui des générations actuelles , etait imprégné d'une magie affectueuse , laissait la place au rêve , mais aussi apprenait l'inacessible , disait les limites des cercles sociaux auquels on appartenait , suggérait neanmoins ces pont de courages que l'on pouvait décider de franchir un jour pour aller approcher ces rêves .

Ainsi nos peurs et terreurs jalonnaient et balisaient le chemin de nos petites vies , et comme des victimes complices et consentantes se laissaient vaincre plus ou moins facilement poussant à chaque fois un peu plus loin l'impétrant de la vie .

 


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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 23:14
 

 

iL Y A QUELQUES 3 ANS  :
ma vie a basculé ; je croyais mourir mais ce fût une renaissance ;

Il est 11 heure du soir ( je n'aime pas dire l'heure comme les militaires )je suis dehors face à la prairie où mon cheval broute , et j'écris sur mon @pc à la lumière des bougies . Seuls les grillons et le coucou rompent le silence crépusculaire qui s'installe ; pas de lumière citadine à l'horizon , pas de voisin enoliquement hilare,pas d'humain tout court à une distance respectable , et pourtant c'est bien là que j'ai trouvé l'épanouissement professionnel et personnel .

Ce que je vis est si accompli que je m'oblige chaque jour à une discipline inspirée du boudhisme propre à me rappeler l'impermanence de toute chose ; ce que je vis me paraît irréel !

En même temps que je me réalise si tardivement , je me dépouille de toute chose inutile et chaque jour je prépare mentalement un bagage qui se doit de contenir l'essentiel , ce qui au final s'avère très léger .

Comment ne pas y voir la marque d'un « karma »car je suis exactement là où je voulais être , mais je n'y suis pas du tout arrivé par une chemin prévisible .

Comment parler de renaissance sans que le fantôme maternel ne réapparaisse ? Cruellement j'ai l'impression d'avoir raté la première !

Pendant 50 ans j'ai été ce bon petit garçon qui voulais être aimé de sa maman et par tant de tout le monde . Pendant 50 ans j'ai attendu une marque de tendresse de ma génitrice ; pendant 50 ans j'ai multiplié les erreurs destinéeS néanmoins à obtenir l'impossible : de l'amour , à défaut de la tendresse , encore moins de la reconnaissance .Tout ne fût qu' échec , déception , trahison , souffrance , désespoir , destruction , lent délitement dans une société inhumaine , et pour finir renoncement à soi !

Et puis un jour , surgit dans ma vie un être totalement improbable , maria .

Elle a tout Détruit pour tout reconstruire ,tel un déluge biblique , mais qui suis je ? Noe ? Ou tout simplement un des animaux qu'il embarqua ?En une redoutable maïeutique elle me fit renaitre à moi même .Tuant la mère alors qu'Oedipe tuait le père !!!!

j'aimerais tant raconter cela alors que notre fille de 3 ans dort paisiblement la haut , et que j'attends sereinement la venue d'abigael ?

On ne peut résumer quelqu'un mais j'aurais quand même envie d'essayer d'une façon quelque peu légère ; deux phrases me semble t'il , pourrait y suffire .

La première fait référence à la période qui précéda notre union ; il faut savoir que maria me fit la cour pendant 4 ans et j'ai eu l'occasion de l'avoir comme patiente . Alors qu'elle était hospitalisée dans mon service , je lui faisait remarquer de façon humoristique qu'elle était plutôt du genre grincheuse , en lui disant qu'elle me rappelait le stroumpf grognon !!! avec le sens de la repartie qui la caractérise t bien calée dans son projet elle me répondit de but en blanc : » ça tombe bien je préfère les grand stroumpf ! (référence à mon âge bien sûr ) .selon sa description ultérieur je suis sorti de la chambre aussi écarlate que le bonnet du grand stroumpf en question !!!

Pour la deuxième , nous etions déjà un couple; un soir , je lui parlai d'un reportage sur la patagonie ; maria est chilienne ; comme je lui faisait remarquer que la patagonie faisait partie de son pays elle m'a répondu : » mon pays ? Mais mon pays c'est toi !! « 

Après une telle déclaration d'amour , comment ne pas tout donner ce qui vous reste de vie ?

Maria est une Carmen , une vraie ( « si tu ne m'aime prends garde à toi ) elle ne fait pas dans la nuance : elle donne tout et exige tout . Et puis il y a son histoire et son rapport à la famille , son désir viscéral de reconstituer celle qui l'a abandonnée , car maria a été adoptée . Sa vision du monde est désenchantée , d'une lucidité qui touche à l'immoralité .Elle vit dans un monde emprunt d'une irréalité desespérée .

Notre amour a courbé l'espace temps pour rapprocher deux être que 20 ans séparent ! On ne se voit pas tel que l'on est . Un jour un personnage « moyen » se fixe et vous définit pour toujours ; ainsi quand vous parlez aux autre c'est lui , à travers leur regard, que vous imaginez ;avec Maria , je suis cet eternel adoslescent mélancolique qui se fixa un jour au jardin de la perine à Laval .

Elle me traine par la main pour l'accompagner dans son trajet de vie , jusqu'à ce tunnel lumineux dont elle s'echappa un jour en ressurgissant de son coma .

 

  NB/ SUR CETTE PHOTO JE MET AU MONDE ABIGAIL

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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 18:49
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-Il y a un loc’h, ami que tu devrais aller voir.

L’homme qui me parle, est accoudé comme moi au comptoir du pub une pinte de stout à la  main et me regarde avec ses yeux malicieux qui éclairent de leur pâleur la sombre tignasse qui roule  sur ses massives épaules de highlander.

C’est un pub improbable ce mac en Rod lounge.

Vous ne pouvez pas le manquer. Après quelques heures de route hésitante et hasardeuse sur la one pass road qui monte vers la mer du nord, au milieu des tourbières, et des loch mordorés qui se reflètent dans le ciel chargé de l’automne, il y a un battisse aplatie comme un buveur au comptoir qui vous observe et vous fait un  clin d’œil avec ses volets rouges.

N’y allez pas si vous avez peur des gens rudes, de la bière brune et du tabac qui vous prend à la gorge dés que vous entrez. Là pas de zone non fumeur. Que des hommes !

Tu crois ? Ma voie pâteuse de guiness est fatiguée.

Yes guy ; c’est bon pour ce que t’as.

Ce que j’ai c’est un vieille histoire d’amour qui remonte à la surface alors que je croyais avoir oublié, être guéri. Une terrible passion qui a tout balayé détruit sur son passage.

Il a suffit de cette voix monocorde qu’elle sait si bien prendre pour dire des choses graves. Elle pourrait très bien dire, cher ami vous allez mourir avec le même ton indifférent.

Tout a explosé dans ma tête.

Après la journée à la ferme je suis allé au pub, pas celui tout près, non le mac en Rod lounge où je savais pouvoir être seul mais pas vraiment.

La dernière fois que j’y étais, j’ai tué un homme. Personne ne sait même s’il a vraiment existé maintenant. Ici on ne parle pas des dettes d’honneur .IL est aussi virtuel que le monstre du loch ness .

Hum, il est où ton, loc’h ?

Vas devant toi il te trouvera mieux que toi tu ne le chercherais

Pour un homme qui a bien savouré la guinness accompagnée de single malt, rien de mystérieux.

On sort et on avance c’est tout.

Pas de risque de se faire écraser .

Les voitures on les voit arriver des miles avant.

J’ai marché et j’ai trouvé un petit loc’h embrumé.

Il y avait un banc au bord.

Je me suis assis et j’ai attendu
Sous l’effet de l’alcool je me suis assoupi.

Je me suis réveillé transi par le froid humide.

La brume m’entourait et cachait maintenant le loc’h

J’ai senti un froid inhabituel comme s’il venait de l’intérieur.

A côté de moi, vêtue d’un linceul de brume glaciale, une femme me regardait. Elle tenait un crâne à la main et semblait le caresser.

Mon amour disait elle, mon amour, ne veux tu pas devenir mon amour ?

-qui es tu belle apparition ?

Tu ne veux pas mourir pour une femme ?

-         j’ai compris tout de suite et j’ai couru ! mon amour mon amour criait elle derrière moi.

Le lendemain j’ai pris le téléphone et je lui ai dit sur le même ton monocorde qu’elle sait si bien utiliser : tu m’gonfles kenavo !

C’est comme si j’avais vu la bouche qui s’ouvrait de stupeur ; j’ai raccroché.

Le soir je suis allé au mac en Rod, et j’ai offert une pinte au gars. Je lui ai dit :

T’avais raison !

 Il a ri en vidant d’un trait sa pinte pour émettre un rot sonore et satisfait.

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 15:15
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Je m’appelle Anael. Mon  père est mort au combat, le  combat de trop, mais il le savait .Ma mère est morte en couche, mais elle le savait. Non pas qu’il lui fût imposé, non, mais leur couple avait ce sens de l’enfantement, un sacrifice  accepté .Je suis née femme, on m’éleva en combattante. On m’appris les savoirs du guerrier, et la grande connaissance des femmes, afin que je puisse un jour prendre époux .Pour l’instant tous les hommes que j’ai connu, sont mort, je les ai tués je suis une guerrière !!!

La mer est belle en cette aurore. Ma main palpe avec sensualité la garde de mon sabre derrière mon épaule à la façon étrange que mon père m’a enseignée, mais si redoutable en combat singulier par l’imprévisibilité du dégainé et sa violence, la lame frappant avec force dès le premier coup.

Je m’assoie en tailleur face à l’océan, en bas les vagues se brisent sur les roches agressives, en haut le vent dégage ce ciel si bleu, bleu comme ces regards que je croise en mon pays .Je caresse mon sabre, et je pose ma main sur mon ventre qui appelle le membre viril, celui qui plus fort que ma lame, tranchera en moi.

Je pose la pointe de mon sabre sous l’ombilic, là où le fier combattant vaincu l’enfonce pour mourir, mais aussi là où j’imagine qu’il rencontrera mon utérus gravide pour libérer l’enfant.

J’attend l’aimé qui me prendra moi et mon sabre afin que je n’ai plus à combattre sinon pour protéger mes enfants.

Hô toi mon bel amant quand viendras tu ?Je te choisirai parmi tes fiers compagnons tous aussi braves que toi mais toi tu ne seras ni le plus brave ni le plus beau , tu seras toi et c’est pour cela que je t’aimerai . Je t’aime déjà dans tes faiblesses car je connais ta force celle que l’homme a en lui quand il aime vraiment, et c’est celle là que je veux, je sais que tu mourras pour moi avec joie, que tes enfants seront ta richesse, que ce sel stimulera tes sens afin que tu meurs sans un cri, quand  ce sera ton heure.

En cette aube, je consacre mon âme à mes parents, car je vais peut être  les rejoindre .Avec mes frère nous savons qu’un peuple étranger avance. Femmes enfants, la même vie que nous ; des humains comme nous, pourtant cette terre est nôtre, alors ils doivent mourir. Nous irons porter offrandes à leurs dieux, car leur mort est injuste. C’est Anna la grande déesse qui décide qu’il en soit ainsi. Paix à leurs mânes .En attendant je graisse la lame de mon sabre afin que le dégainer soit vif.

A l’aube, le brouillard, qui cache aux mortels le monde des fantômes, couvre la lande .Un mur blanc nous isole, et réfléchit le bruit du ressac en bas de la falaise.

Pourtant, mes sens écorchés vifs par l’imminence du combat perçoivent le bruit des armes qui s’entrechoquent derrière ce mur qui semble nous dire avec nos fantômes, attendez, attendez, ceci est votre dernière heure.

Le druide devant nos rangs serrés nous parle de la vie unique et si précieuse , afin de nous appeler à la clémence , il nous parle de cette terre que nous devons respecter , de ces peuples de feuilles mais aussi de minéraux qui sont nos compagnons de vie en notre monde , il nous dit comme est douce et précieuse cette vie unique que nous allons sacrifier , mais il nous montre aussi ce chêne qui connaît des temps que nous avons oublié , et ce chromlec’h qui nous indique la porte que nous franchirons quand nous reviendrons à la fête de samhain pour rendre visite à nos vivants . Enfin il nous donne à boire l’hydromel l’alcool des dieux.

Soudain avec la marée le brouillard se lève. La troupe de nos frères ennemis brille au soleil de tous les feux des ses armes.

Il n’y a plus de peur, le temps est arrivé où nous allons rencontrer notre destin.

Un hurlement terrible parcourt la lande et à ma droite à ma gauche les hommes montent à l’assaut.

Je coure, me frayant n passage entre mes compagnons et avant eux j’arrive sur les rangs ennemis, dégainant mon sabre je fend mon premier adversaire puis les têtes les bras volent, enfin je traverse leurs lignes. Il y a le groupe des femmes et quelques guerriers pour les protéger, je les tue tous sauf un, il vient de faire voler mon sabre des mes mains .Je m’avance offrant mes seins dénudés à la lame qui attend sans bouger effleurant de sa pointe ma peau en sueur, la caressant, et je vois le regard fasciné de l’homme dont la main tremble .Nos regards se croisent et se disent :

-pourquoi !

Mes compagnons arrivent et s’apprêtent à le charger. J’écarte mes bras, la lame toujours posée sur mon sein.

Elle descend doucement effleurant ma peau qui suinte d’une perle de sang. L’homme met un genou à terre attendant la mort.
Cet homme est à moi, il sera mon mari s’il l’accepte ! Sinon qu’il parte libre.

Je hurle me retournant vers les rudes guerriers qui attendent trempés de sang et de sueurs.

-Qu’il en soit ainsi Anael, tu t’es bien battu qu’il soit ton tribu, profites en à ta guise.

Et de s’en retourner pour massacrer les survivant.

Il a les yeux verts comme son père, mais ses cheveux sont blonds .Mon homme pose sa main sur mon ventre, avec cette tendresse et cette reconnaissance pour cet enfant que je lui ai donné.

Dans l’échancrure de la veste de peau  cette cicatrice blanchie par le temps  lui rappelle que son sabre m’a touché avant lui

Je ne porte plus d’arme, je suis mère et épouse, mais mon sabre attend sous ma couche le cou de celui me trahirait.

Nous avons unis deux peuples et le druide a fait de mon homme son élève. Il ne combattra plus. Je le ferai le cas échéant à sa place. !!!!!

 

 

 

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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 16:04
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Chacun dira que j’ai eu une enfance heureuse ;  au fait c’est quoi une enfance heureuse ? , Beaucoup de jouet, des beaux vêtements, des vacances, une belle maison, une belle voiture de papa, une belle maman ?

Tout faux, c’est pas ça, et paf !!!!!!!!!

Une enfance heureuse c’est un papa qui te regarde avec ses yeux fatigués de travail pour payer  la bouffe de la maison ou qui rêve d’un avenir meilleur pour sa famille  ou encore qui veux vaincre la malédiction de classe, enfin qui veut aller au-delà de sa condition, et une maman qui tire la couverture du canapé sur ton papa parce qu’il s’est endormi d’épuisement et elle qui dit ; « faut l’excuser il est si fatigué, mais il vous aime vous savez ! »

Un papa il vous apprend ça :

Un jour nous étions en vacances à l’île d’Oléron et tous les quatre nous paressions sous les pins maritimes ; mon frère et moi commencions à nous agiter.

Alors mon père s’extrait de sa sieste et nous montre quelque chose que je n’oublierai jamais :

Tout d’abord il me dit ceci, à moi, car il était très traditionnel  et vu que j’étais l’aîné………….. :

Antoine quand j’avais ton age je volais les harengs sur la grande table de la ferme où mon père travaillait  car j’avais faim ; donc tu peux comprendre que je n’ai pas eu de jouets !

Alors voilà ce que je faisais, (pour m’expliquer qu’il ne comprenait pas que je puisse m’ennuyer dans un sous bois si riche en possibilité d’activités et jeux d’enfant):

J’avais un couteau de paysan, tu sais ceux avec lesquels on coupe la tartine en petit triangle sur lequel on pose un morceau de saucisson ou de rillettes puis qui porte à la bouche ce met simple mais délicieux.

C’était mon seul bien.

Je me fabriquais mes jouets avec : par exemple, les petits bateaux que je lançais au fil de l’eau

Regardes :

Il prit un morceau d’écorce de pin et commença à façonner une jolie coque de barque. J’étais fasciné. J’ai pris l’opinel avec lequel bien entendu je me suis coupé, et j’ai sculpté mon premier bateau d’écorce.

Depuis tous mes enfants connaissent ces petits esquifs et aiment jouer avec ou les garder tout simplement

Mon père faisait aussi des moulins, avec une branche et de petites pales de bois taillées dans des copeaux, il suffisait de trouver un filet d’eau et les pales tournaient, c’était magique !

Il faisait des chars avec une bobine de fil des allumettes et un élastique

Des jeux de construction avec les chutes de bois du menuisier, des épées et des fusils bien sûr etc etc

Dans un même registre, mais avec un pouvoir de mémoire aussi puissant, mon grand père paternel, ce petit homme aux mains puissantes d’ouvrier, habitué à travailler le fer, un jour que nous nous promenions tous les deux, ayant emprunté ce chemin au nom si « poétique » de « crotte à cul », s’arrêta brusquement et se saisissant d’un branche me dit :

-Regardes Antoine, comment on coupe proprement une grôôôôôôôsse, branche.

Il se saisit de son couteau, au corps de cuivre jaune représentant un scène de chasse ou de foot , avec l’indispensable tire bouchon et une solide lame , deux instruments vitaux pour lui , et commença à attaquer le bois en inclinant la coupe de façon à créer un cône de rupture . Puis il brisa ce qui restait de bois.

-voilà, comme ça tu ne te coupes pas et c’est facile tu vois !

Bien que je n’avais pas quatre ans à l’époque la scène reste gravée pour toujours dans ma mémoire. Du reste le même jour, comme nous nous engagions dans ce chemin, me montrant un majestueux noyer, il me dit :

-Tu vois c’est avec ce bois qu’on fait les crosses de fusil !

 Je ressentais à quel point cette phrase était lourde de sens.

Bien qu’il n’y ai aucune comparaison entre  l’enfance de mon père ,et la mienne , puisqu’il fut un haut fonctionnaire à force de travail , ce que je retiendrait ce sont ces choses là et d’autres encore du même type .

A mon âge c’est ce qui reste, des « détails » importants !

On a l’impression que beaucoup se cristallise dans ces petits faits ridicules, comme une symbolique puissante, un apprentissage initiatique comme celui qu’on retrouve dans certaines confréries …

IL y a la gestuelle, la matière, le travail de l’objet brut, l’ « œuvre » enfin. Certains se reconnaîtront.

Je crois beaucoup en ces petits apprentissages de l’enfance comme support d’une relation affective avec nos parents et également comme vecteur d’un enseignement plus «exotérique ».

Je ne manque jamais de le faire avec mes propres enfants et ils réagissent comme moi, ça marche à tous les coups. Avec ça on fait sans problème un ingénieur grande école.force-de-l-eau-3.JPG

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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 18:28
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Sur la plage,
Vigoureuse nage,
Je nais à la grève matricielle, 
Ébloui de cette lumière de miel.
Je m’allonge serein,
Sur le sable marin.
Je te vois, moi petit enfant,
Ton château de sable façonnant.
Je me vois toi ne pensant pas,
Je te vois moi n’étant pas.
Ce château, fier oracle
De ma vie il dit la débâcle.
Le flot nerveux inonde sauvage,
Sans âme, ton bel ouvrage.
Sans soupir tu le relèves.
Mais la lame sans trêve,
Le réduit à ce qu’il est,
Sable, et sable tu redeviens.
Toi aussi minable terrien
Tu regardes ton triste destin,
Ce château que tu reconstruis sans fin.
Viens petit gars
Pourquoi ne laisses tu pas
La mer et le destin agir à leur guise,
Afin que vite tu profites de la brise
Qui te laisse aller plus loin,
Et vivre selon ton besoin.
Fier Ulysse tu retrouveras Ithaque ton île,
Et ta chère pénélope, si habile
À tisser et défaire sa toile
Si belle , révélée par son voile.
Fin de ton voyage sur terre,
Heureux tu seras de retrouver ta « mer » !
 
 
 
 
 
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18 octobre 2007 4 18 /10 /octobre /2007 18:28
Cher Antoine,
 
 
Hier ton père m’apporta un extrait de ton « blog » …Il était content apparemment « Antoine t’évoque, tu vas être contente ».
Je lus donc, « ma mère, les médecins et moi ». C’est vrai que ce retour vers moi, me plut dès les premières lignes, …surtout les premières lignes .Néanmoins ce que je découvris au fur et à mesure de cette lecture, tout en notant que tu me connais bien, c’est que tu évoques avec émotion et tant d’amertume le rôle que j’ai joué dans ton « destin » de médecin.
En effet j’avais lu « les hommes en blanc », en effet j’ai du t’en parler beaucoup. C’est vrai que le mot « médecin » avait une aura.
Alors maintenant, je culpabilise de cette insistance à laquelle se joignit ton père. Ainsi, lui qui conseille si bien les nouveaux parents : « surtout essayez de voir quelles sont ses inclinations »  ….. !!!!
Alors est ce l’époque, sommes nous passés si loin de tes aspirations ?
Il me semble toutefois que je me souviens avoir espéré que tu entres à la rue dUlm » tu étais si bon en lettres, très bon même, que madame Le Tallec voulait que tu présentes le concours général … tu as refusé, je crois …
Tu étais un enfant sensible, très sensible. Sur les photos, tu souris rarement, alors, as-tu été un enfant triste très tôt. ? De cela, sans doute, je n’ai pas pris conscience. Je n’ai peut être pas été assez câline, mais je crois avoir toujours fait, tout ce que je pouvais pour être présente, sans être possessive. Il n’en demeure pas moins que ta vie s’est déroulée avec de nombreux « cahots » En aurait il été autrement si tu avais eu une autre profession. Peut être !
Il y a des choix que tu as fait, qui ,me semble t il ,n’ont rien à voir avec ta profession, enfin je crois, peut être que si après tout.
Il y a aussi cette photo de toi, en haut de ton blog ! Non seulement tu es pensif, mais il y a autre chose derrière ce regard …
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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 21:32
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Un jour sur ce même blog , j’ai écrit un texte intitulé : éthique de la vague bretonne , à propos du décès de Michelin , un des textes dont je suis le plus satisfait . Ce soir je sens l’inspiration qui m’appelle à la suite d’un J.T où  on a parlé de la pollution des habitacles de voiture étant entendu que le journaliste se montrait particulièrement choqué que même les grosses berlines n’offraient aucune protection. Juste après nous étions bouleversé par des images de  kwashiorkor , stade ultime de la dénutrition qui précède la mort avec ces gros ventres d’où partent de frêles membres d’enfant , et ces grand yeux qui voient déjà la mort , et n’ont même plus assez d’eau pour pleurer . Dans le même journal nous apprenons les magouilles entre les syndicats et le patronat qui leur verse de l’argent en liquide, et dans la même envolée lyrique le journaliste s’étend avec componction sur la future grève des favorisé des régimes spéciaux, qui croient qu’on va pleurer sur eux.
A vomir, et à pleurer surtout quand je vois ces enfants victimes de ce monde où l’occident crève d’obésité et le sud de faim, de tortures de massacres.
Le japon coupe ses subventions à la Birmanie car un journaliste japonais a été tué, combien de bonze vaut un japonais s’il vous plait.
J’aimerais, à défaut de générosité, d’engagement, de don de soi, de révolte, un peu de pudeur de notre part. Pas de compassion, pas de fausse compassion dont même les tortionnaires sont capables, du reste on a inventé une unité de production de compassion, l’église dogmatique, qui finalement ne revient pas si cher que ça, aux dirigeants et autres dictateurs, mais il y a aussi les émissions de téléréalité un peu plus cher mais meilleurs pour l’audimat …
C’est Maria qui aura eu le dernier mot ce soir en m’indiquant incidemment qu’elle parrainait depuis déjà un certain temps un enfant du tsunami. Elle est comme ça, un jour je découvre ce qu’elle a fait pour son prochain, elle qui en parlant de son pays dit, « chez moi les enfants on les trouve dans les poubelles » .Elle agit, mais ne parle pas. Belle leçon, car en me voyant hurler devant ces images intolérables elle dit toujours la même phrase : « mais Antoine, tu sais bien que le monde est comme ça ».
 
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14 octobre 2007 7 14 /10 /octobre /2007 09:41
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Il fait beau aujourd’hui , une douce chaleur d’été indien , en cet automne qui sonne le rappel de saveur , parfum et effluves , de son ,bruit et cris , de couleurs , lavis ,pastels de rites de la petite humanité des gens simples , de taches et travaux paysans , de devoirs scolaires de cartables en cuir éculés , de joies enfantines de pleurs amers , de famille .
Il y avait un tableau en notre modeste demeure dans la petite école des champs que je ne peux oublier. C’était une huile d’un peintre inconnu à l’époque, fort prisé maintenant. Une huile qui parlait des coteaux de Touraine , de couleurs de l’automne avec cette route couverte de feuilles esseulées , mais pour moi comme dans ces fameux test psychologiques j’y voyais un homme qui me fixait , et me terrifiait . Plus tard adulte j’ai recherché l’homme au couvre chef d’apothicaire, et je l’ai retrouvé, oui il était là me narguant : alors « toinou » qu’as-tu fait de ta vie ?
Comme ma mère j’adore cette saison, parce qu’elle est nostalgique, mais cette douce nostalgie des romantiques, cette douleur Baudelairienne : « sois calme ho ma douleur » , cette douce souffrance qu’on aime à cajoler , elle est sans regrets elle est simple saveur du passé .
Quand les première feuilles mordorées tombent à mes pieds, je hume l’air à la recherche des saveurs mycologiques, que je sais cachées dans le sous bois, et j’écoute les bruits de champs, le brame du cerf, je scrute le vol des derniers migrateurs que je voudrais saluer, et me reviennent ces moments oh combien si simple, mais si fort en ritualité familiale, en douceur de vivre surannée.
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Oui j’ai aimé ce temps de ma vie, où tout était si simple si évident. Un monde accompli qui se suffisait à lui même , sans besoin d’espoir ou de regret , un monde d’humain qui marchaient encore sur la terre boueuse des champs , sur les chemins de pierres crayeuse de la douce vallée de la Loire avec ses troglodytes qui vous regardent de leur œil borgne , de boulanger qui s’essuie les mains sur son tablier de travail crasseux en vous servant le « pain de deux » , de boucher qui dépose avec componction cette tranche de viande dans un papier journal que distraitement vous lisez , d’épicier qui vous met dans votre cabas UN yaourt , DEUX œufs et une mesure de lait dans cette vénérable laitière en alu avec ce couvercle à chaîne qui ballote quand vous courrez vers la maison . 
OUI je l’avoue j’aime à me replonger dans cette époque, si bien décrite par Tati , un monde naïf mais comme elle était douce cette naïveté .
Non je n’oublie pas ce qu’il avait de dur ce monde, mais pouvez vous prétendre que le notre ne l’est pas ?
Naïf oui, ces belles dames qui descendaient de la caravelle d’air France avec leurs sacoches aux couleurs de la compagnies dont chacun rêvait de se procurait un exemplaire, et leur manteau de fourrure, ces belles dames qui ressemblaient toutes à Jacquy Kennedy et ces messieurs à jean Gabin, ces belles citroëns DS dans lesquelles ils s’engouffraient, moi je n’étais pas jaloux, j’en rêvais c’est tout. Je n’imaginais même pas qu’un jour je prendrais l’avion .Le monde était ainsi, rêveur, pas jaloux, mais combattant courageux, aussi, comme mon oncle Jean, qui débutant « représentant » (et non pas force de vente) comme on disait, devint PDG d’une boite internationale. Forte personnalité, ancien militaire, boxeur, au physique de lino Ventura ( geo paquet pour les connaisseurs ) , il roulait avec de belles voitures , combien de femmes , combien d’enfant ? A table un verre de « scotch » à la main, il nous racontait ses aventures et comment précisément il négociait ses contrats fabuleux , en utilisant ses travers de breton ….IL mourra dans les bras de sa dernière femme , victime d’une erreur médicale !!!!!!
Un monde ou chacun avait sa place, du bas de l’échelle au plus haut. Comme j’ai admiré les artisans, ces seigneurs de la matière, les mystérieux compagnons, ces petits métiers de tous les jours.
Quelle joie quotidienne que d’aller chez l’épicier le cordonnier , le menuisier avec cette merveilleuse odeur de sciure , et ces chutes de bois qui faisaient de si merveilleux jouets .
 Il me souvient de cet atelier  qui travaillait la corne juste à gauche du portail de mon école à Evron en Mayenne .Cette fragrance de corne je l’ai encore dans le nez , et bien entendu vous imaginez ces museaux de gamins qui s’attroupaient pour admirer l’artisan .
Un monde tout simple blanc et noir rouge et bleu, blanc et bleu. Chouan contre républicains, communistes contre républicains mais tout finissait en joyeuses agapes et les luttes se symbolisaient dans la capture de la dive bouteille.
Un monde de route ombragées , de routes de congés payes , de voitures pétaradantes de maréchaussées moustachue qui parfois se réveillait au passage de véhicule vrombissant , de cantonnier appuyés sur leur pelle , de pic nic sur les bas côtés non stabilisés , de papiers gras hélas abandonnés  .
Une vie simple et simplette. Une télévision sur ordre, gouvernementale mais aussi parentale, interdit de regarder belfegor !!! , des rites familiaux immuables, anniversaires décès, naissances, communions pour certains (pour les autres, moi je faisait partis des promis au purgatoire) de joyeuses ripailles, et de dominicales réjouissances.
Imaginez vous qu’il fut un temps avant les 35 heures où le jour principal pour aller manger au restaurant était le dimanche après la messe bien sûr .Ah ce rite du repas dominical, délivrance pour les femmes des sixties.Et ensuite la promenade, en habit de sortie ( du dimanche ), sur les boulevards ou dans les chemins de campagne, pas de « randonnée » en tenue de combat que vous faites maintenant sur les mêmes itinéraires !
Combien de fois ai-je médité sur la condition de la femme sommée de réussir un repas ce jour où même dieu est censé se reposer. Combien d’humiliations subies malgré une matinée passée aux fourneaux, du style : « ça manque de sel ».
Moi j’aimais accompagner ma mère dans la cuisine, c’était ma façon d’être à son contact ; J’enregistrais tout ce qu’elle faisait et la nature m’ayant doté d’une mémoire hors norme j’enregistrais ces recettes que je reconstituais plus de 20 ans après.
C’est du reste peut être pour cette raison que je fais moi-même la cuisine , mais précisément pas la grande cuisine , non la cuisine de tout les jours celle des femmes .
Que dire encore et encore, toujours ces choses banales qui me sont si chères !
En réalité je voulais juste vous faire palper ce monde qui vous ne pouvez même concevoir.
Il fut un temps ou les hommes étaient des hommes et les femmes combattaient pour leur dignité, mais malgré cela il fut un temps qui avait la consistance de la vie.
 
 
 
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